Passages, 2023.
Collages à partir de photographies argentiques.
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Footfalls echo in the memory
Down the passage which we did not take
Towards the door we never opened
Into the rose-garden
T.S Eliot
Exposition chez Amélie, Maison d’Art en Juin 2022.
Solastalgia, 2022.
Empreintes photographiques sur cartons.
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Pour cette série, Solastalgie, l’artiste s’est installée dans la forêt de Fontainebleau. Ce déplacement n’est pas rien. La jeune femme a choisi en effet de rejoindre la forêt des artistes. C’est là qu’avec les peintres comme Théodore Rousseau ou Jean François Millet, sont venus les « primitifs » de la photographie, comme Gustave le Gray ou Eugène Cuvelier. Cette forêt, matrice des arts, est un défi pour une jeune artiste et photographe contemporaine. Comment entrer dans ce musée « grandeur nature » et se mesurer à ces regards célèbres qui ont façonné nos manières de voir et même de concevoir l’arbre ?
Avec les arbres de cette série, à travers la grille orthogonale qui paraît multiplier les points de vue, Charlotte Bovy reprend le sujet à zéro, en prenant en quelque sorte les mesures de ces monstres de la forêt de Fontainebleau ? Beaux et énigmatiques, comme les « cartons » d’un merveilleux vitrail en noir et blanc, ils rayonnent d’une puissance propre, soulignée par cette résille qui se surimpose à eux, à la manière de la technique d’agrandissement inventée à la Renaissance, du « report » d’un dessin sur des carreaux. Est-ce une manière de suggérer la grandeur symbolique de ces arbres que de les soumettre ainsi à une promesse d’agrandissement perpétuel ? ou bien est-ce une manière de circonvenir, à travers un filtre géométrique, le chaos de leurs formes folles ?
Y-aurait-il aussi dans cet artifice plastique, un jeu entre photographie et dessin ? Les arbres de Charlotte Bovy, dans leur noir et blanc, leurs contours et leurs surfaces, constituent en effet une zone indécise entre dessin et photographie. Le rappel peut-être de la rivalité entre l’un et l’autre art, au XIX e siècle justement, pour la représentation de cette forêt.
Fusionnant la matière de l’arbre et celle de l’image, le carton, matériau pauvre dérivé du bois, l’artiste incarne cette « solaslalgie », désarroi propre à l’anthropocène, conceptualisé par le philosophe australien, Glenn Albrecht. Face à l’inéluctabilité des changements qui menacent, les arbres de Charlotte Bovy offriraient-ils donc alors ce « réconfort » (solace en anglais) dont nous avons tant le regret ?
Thierry Grillet.
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Cette série a fait l’objet d’un livre, SOLASTALGIA avec la maison d’édition AIVAZIAN EDITIONS.
Fragments suite, 2022.
Ces photographies argentiques ont été prises à la Villa Médicis en 2022.
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Un jour Charlotte Bovy a été émue, à Rome, dans les jardins de la villa Médicis, par l’abattage programmé de magnifiques pins parasols. Elle a eu la « révélation sylvestre », comme dit Ruskin, de la beauté et de la nécessité de ces êtres exceptionnels. On était ainsi capable de cisailler ces monuments, horloges végétales d’un temps qui surplombe les hommes ! Ces «édifices», dont les formes enchevêtrées et parfois fatiguées, aussi belles que des ruines de temples, il fallait, se dit-elle, les préserver pour le regard.
Thierry Grillet
Hermae, Villa Médicis, 2023.
Exposition à la Galerie Kogan à Paris en Juin 2018
Ces photographies argentiques ont été prises à la Villa Médicis en 2016.
Les pins parasols iconiques de l’Académie de France, gardiens de l’histoire et de l’harmonie du lieu, remontent pour certains au temps d’Ingres.
Les Vieux Normands, 2020.
Photographies réalisées lors d’une résidence en Normandie avec la Fondation Photo4Food, sous le commissariat de Laura Serani pour la 11ème édition du Festival Planches Contact. La série est exposée sur la plage de Deauville de Octobre 2020 à Mars 2021.
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La Normandie abrite certains des plus vieux arbres de France. Ces vieux messieurs sont les gardiens de notre Histoire, les symboles de nos communes. Ils sont centenaires, parfois millénaires et ont été marqués par la vie dans leur chair. Ils sont symboles de sagesse, de longévité, de hardiesse et de sérénité.
«Se tenir au pied de l’arbre, l’observer, impose de faire silence, oblige à penser à ce qui oppose l’éphémère et le durable, à se confronter à une temporalité qui n’est pas celle de l’homme. »
Alain Corbin, La Douceur de l’ombre
La présence obstinée des arbres et leur triomphe sur le temps s’impose; ils détiennent en eux la mémoire du monde.
Faire leur portrait c’est apprivoiser leurs mystères et notre passé.
Lost at Sea, 2019
Serie de 3 diptyques.
Cette série est exposée dans le cadre du parcours photographique PhotoSaintGermain en Novembre 2022 à la galerie Amélie, Maison d’Art.
“Si on ouvrait les gens, on trouverait des paysages”. — Agnes Varda
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"Des pins parasols menacés, une forêt ensevelie sous la neige, le fantôme de naufragés... La disparition, arrivée ou imminente, est au cœur des images noires et blanches de Charlotte Bovy. Elles ne parlent que de mémoire et d’oubli, d’hommes et de lieux. De la colline du Pincio à la Death Valley, des plages de Sesimbra aux sommets des Pyrénées, elles dévalent et remontent la pente du souvenir, gardiennes d’une histoire ancienne et sans fin dont les morceaux recollés, à la main ou à la machine, brodent en différé un récit neuf. Les heures, les angles changent. Mais l’émoi demeure dans ces portraits sans visage, toujours en bande ou à deux, jamais célibataires. C’est que l’écume des vagues mime celle des jours, et que les arbres, pour sûr, nous survivront. Aussi Charlotte Bovy fragmente-t-elle le paysage, personnage récurrent, dressé devant ses yeux ouverts là où d’autres se sont clos. Ces parties d’un tout immuable consolent d’une perte immense. “
Virginie Huet
Portraits, searching for the self.
Exposition au 87 rue de la Roquette à Paris en Octobre 2011
Ces images sont extraites d’une série de photographies argentiques prises au Etats Unis en 2011.
« L’errant en quête du lieu acceptable se situe dans un espace très particulier, l’espace intermédiaire. Ce temps flottant est le temps du regard sur l’histoire, où l’errant s’interroge sur le passé en même temps qu’il réfléchit sur son futur proche. L’errance n’est ni le voyage, ni la promenade. Mais bien : Qu’est-ce que je fais là ? »
Alexandre Laumonier.